L’apport n’est pas une condition sine qua non à l’obtention d’un prêt, même si plus il sera conséquent, plus les portes des banques s’ouvriront et plus les taux seront avantageux. Le rôle du courtier est justement de bien conseiller ses clients, afin que ceux-ci préservent un minimum de trésorerie tout en obtenant de bonnes conditions financières sur le coût total de leur crédit.
Peut-on dire qu’un petit apport suscite moult inconvénients et qu’un apport conséquent ne s’accompagne que d’avantages ou est-ce à relativiser ? Pour Eric Bossaert, courtier PresseTaux à Cambrai : “Tout dépend de la mensualité souhaitée par le client et du taux d’endettement.”
Isabelle Venzal, courtier PresseTaux à Poissy, argumente : “Cela dépend des banques, certaines font des différences de taux pour les dossiers qui présentent un gros apport. En règle générale, on comprend mieux le défaut d’apport chez des clients jeunes en pleine évolution professionnelle que chez des gens d’un certain âge qui sont censés avoir mis de l’argent de côté. Bien sûr, ceci est à tempérer en fonction des aléas de la vie, comme une situation de divorce par exemple, d’où l’importance de poser les bonnes questions à ses clients.”
“Pour ma part, c’est à relativiser, selon Geoffrey Mazouzi, courtier PresseTaux à Reims. En effet, l’apport prouve à la banque que l’on participe à la prise de risque d’un prêt. Mais si, financièrement, vous apportez 20 000 € dans le projet, cet apport profite à l’investissement dans la pierre et non à la banque.”
De manière globale, plus l’apport sera important et plus les portes des banques s’ouvriront, car “les banques financent un bien avec un risque moindre en cas de revente”, rappelle Christophe Lamand, courtier PresseTaux à Douai. À l’inverse, “un faible apport ou l’absence d’apport risquent de les fermer”, car, en général, “les banques demandent a minima un apport équivalent au montant des frais de notaire” au risque, sinon, qu’elles “rejettent le dossier”.
Autre aspect, à l’instar du niveau de revenus, les banques accorderont un taux d’emprunt “plus faible si l’apport est supérieur à un certain niveau”. Christophe Lamand conclut sur une note positive : “Si malgré un faible apport, le dossier est de bonne tenue, nous pouvons quand même arriver à obtenir des accords de financement avec les mêmes conditions de taux, car le nombre et la qualité des dossiers que nous amenons aux banques l’emportent alors.”
Pour Cédric Leroy, courtier PresseTaux à Sannois : “L’important est de pouvoir apporter 10 % du montant du bien, de sorte de pouvoir payer les frais annexes au projet. Pour que le dossier puisse être présenté à un maximum de partenaires bancaires, il faut que le montant du prêt soit inférieur au prix du bien.” Cédric Leroy est formel : “Plus l’apport est important et plus le dossier pourra être négocié dans de bonnes conditions.”
Cependant, cela mérite d’être nuancé dans le contexte des taux bas actuels, car “les banques sont conscientes que les clients peuvent plutôt choisir de conserver leur épargne et la placer à des taux plus rémunérateurs comparé à ce que leur coûte leur prêt”. Auquel cas il est indispensable de valoriser le dossier en motivant ce choix. “Au-delà du montant apporté dans l’opération, la banque regardera l’épargne dans sa globalité et appréciera le profil épargnant-sécuritaire de ses futurs clients”, résume Cédric Leroy.
“Aujourd’hui, des banques très compétitives en termes de taux ne demandent pas forcément d’apport, introduit Jean-Philippe Journet, courtier PresseTaux à Caudry. Beaucoup de clients raisonnent avec un objectif de budget mensuel à ne pas dépasser, lequel peut être atteint avec l’apport en fonction de leurs disponibilités financières.”
Carine Pradelles, courtier PresseTaux à Montpellier, rappelle qu’un “apport important entraîne une baisse du risque de remboursement pour la banque”. Par conséquent, en cas de gros apport, les banques baisseront plus volontiers leur taux, “ce qui correspond pour elles à la rémunération de son risque pris”. Toutefois, le rôle du courtier est d’apporter son expertise “quant au montant d’apport nécessaire au projet pour éviter au client de se démunir de sa trésorerie”, conclut Carine Pradelles.