C’est un constat partagé par la quasi unanimité des courtiers en crédit négocié du réseau PresseTaux : par rapport à l’an passé, les banques ont durci les conditions d’accès à l’emprunt.
Pour Johan Carré, courtier PresseTaux à Cambrai, la réponse est sans appel : “Oui, les banques ont durci les conditions d’accès au crédit par rapport à l’année précédente, surtout au sujet des prêts sur les durées longues (25 et 30 ans).” Jean-Philippe Journet, à Caudry, précise également que “la cotation de certains métiers s’est dégradée”. Il cite par exemple le cas des professions de routier et d’ouvrier.
“Les taux étant très bas, les banques ont dû faire face à un afflux de dossiers très important ce qui a conduit à un renforcement de leurs exigences sur la qualité des dossiers”, observe Sandra Rutman, courtier PresseTaux à Chantilly. Selon elle, la baisse des taux a également eu un autre effet pervers : “En effet, la médiatisation des taux bas laisse à penser aux clients que leur financement est un acquis et les conduit même à formuler leurs propres exigences. Aujourd’hui, notre rôle est de bien accompagner nos clients, de mettre en valeur les forces et les atouts de leur dossier sans pour autant leur laisser trop d’illusions lorsque leur profil ne leur permet manifestement pas d’obtenir leur financement.”
Geoffrey Mazouzi, courtier PresseTaux à Reims, explique : “Effectivement, en fin d’année, des banques ayant déjà atteint leurs objectifs de crédit immobilier vont non pas durcir mais tout simplement ne plus prendre de dossiers concernant le financement de prospect. C’est le cas avec l’un de mes partenaires qui va cependant financer uniquement les projets de ses clients pour ne pas les perdre au profit d’une autre banque.”
Du côté de Dijon, Magali Zeller observe que “le strict respect des taux d’endettement est de plus en plus marqué”, et ce même si le reste à vivre demeure correct… “L’apport est le premier critère faisant l’objet d’un durcissement. De plus en plus de banques exigent désormais que les clients disposent d’une épargne de sécurité en cas de coup dur. Une banque a ainsi refusé le dossier de jeunes clients car leur projet immobilier les aurait amenés à un taux d’endettement de 33 % et ils n’auraient pas eu les moyens d’emprunter dans les années à venir pour changer leurs voitures vieillissantes.”
À Douai, Christophe Lamand partage le même constat : les banques ont durci leurs conditions d’acceptation. “Les taux ayant baissé, les banques cherchent des clients plutôt haut de gamme. Certaines banques nous disent ne plus accepter de prêt sur 25 ans, elles proposent plutôt des durées de 20 ou 22 ans maximum. Le financement sans apport est regardé pour des clients dits “supérieurs”, c’est-à-dire présentant d’excellents profils. Quant au Prêt à taux zéro (PTZ), il n’est plus accepté alors qu’on peut légalement en monter jusqu’au milieu du mois de décembre…”
“Par rapport à 2018, il est évident que les banques ont durci leurs interventions”, constate également Richard Mouchel à Lens. “Au niveau du plan de financement, elles exigent un apport minimum pour couvrir les frais de notaire. Et sur la question de la durée, nous avions pour habitude de travailler sur 25 ans alors qu’actuellement, le maximum accepté est plutôt de 22 ou 23 ans.”