Apport, taux d’endettement, tenue de compte, saut de charges… Quand il s’agit de dossiers de primo-accédants, les banques ne négligent aucun détail.
“Stabilité des emplois, apport, épargne, évolution des salaires…” : selon Cédric Humbert, courtier PresseTaux à Chevreuse, les banques scrutent le moindre détail des dossiers des primo-accédants ! “Elles font également attention à la gestion de compte”, poursuit Cédric Leroy, courtier PresseTaux à Sannois. “Il faut montrer au travers du dossier que le client est déjà capable d’honorer sa future mensualité et que le montant déjà consacré pour se loger, augmenté de son épargne mensuelle si elle existe, est supérieur ou égal à la mensualité d’emprunt qui sera demandée à la banque.”
“Dans ce contexte, l’apport est un plus au projet, mais il n’est pas indispensable”, poursuit-il. “Mais les dossiers sans apport sont quand même devenus très difficiles à présenter et à faire valider en banque”, nuance Christophe Lamand, courtier PresseTaux à Douai. Sur le plan strictement, financier, “le taux d’endettement et le reste à vivre” sont également étudiés de près, précise Marion Nicolas, courtier PresseTaux à Nancy.
Puisque ces demandes de financement s’inscrivent dans le cadre d’un premier projet d’achat immobilier, il est fondamental de pouvoir prouver à la banque que les emprunteurs disposent d’une saine gestion de leur compte courant. C’est d’ailleurs un critère qui devient “de plus en plus important”, selon Johan Carré, courtier PresseTaux à Cambrai. Dès lors, la banque appréciera le dossier d’autant plus positivement si un effort manifeste a été fait pour constituer un début d’épargne.
Autre aspect qui intéressera la banque : “si le client est logé à titre gratuit, par exemple chez ses parents, ou bien s’il est locataire depuis plusieurs années, auquel cas la banque sera attentive au saut de charges”, explique Marion Nicolas. Pour rappel, le saut de charges, c’est la différence entre le montant des loyers et les mensualités de crédit, c’est-à-dire le différentiel de paiements mensuels avant et après l’opération de prêt. Plus il sera élevé et plus le risque bancaire sera important pour l’établissement prêteur. De même que le risque sera plus grand pour l’emprunteur d’assurer ses futures échéances mensuelles. À l’inverse, un saut de charges nul ou négatif est le meilleur cas de figure pour garantir la solidité financière de l’emprunteur auprès de la banque.
“Si le client vit chez ses parents, il faudra qu’il démontre sa capacité à mettre l’équivalent d’un loyer en épargne afin de justifier sa capacité à pouvoir payer la mensualité de prêt ultérieurement”, complète Christophe Lamand. “Concernant les personnes qui sont déjà en location, les banques vont regarder si elles arrivent tout de même à générer une petite épargne mensuelle, et ce même si elles ne souhaitent pas l’apporter au financement du projet.”
Isabelle Venzal, courtier PresseTaux à Poissy, n’oublie pas de mentionner deux derniers critères : “l’âge et la situation professionnelle”. En effet, “l’ancienneté dans l’emploi” peut jouer dans l’acceptation d’un dossier, selon Eric Bossaert, courtier PresseTaux à Cambrai. Quant à l’âge du client, “il peut parfois constituer un critère spécifique car les banques cherchent à capter une jeune clientèle à potentiel”, conclut Hervé Grain, courtier PresseTaux à Antony.