Annoncés éphémères, les taux bas persistent pourtant depuis plusieurs années et ont logiquement impacté le secteur de l’immobilier. Hausse des prix, baisse du coût total des crédits, allongement des durées d’emprunt, accès à l’emprunt ouvert à un plus large panel d’acquéreurs… Les courtiers de PresseTaux partagent leurs analyses.
Dans un premier temps, les taux bas ont “contribué à alimenter la hausse des prix de l’immobilier”, analyse Hervé Grain (PresseTaux Antony). “Ce niveau de taux réduit spectaculairement la part des intérêts même sur les durées d’emprunt très longues. Cela a induit un allongement de la durée des prêts et c’est cet allongement de la durée des emprunts immobiliers qui dynamisent désormais le marché immobilier.”
“La baisse des taux a permis d’ouvrir la capacité d’emprunt et de ce fait l’accès aux biens immobiliers à un plus large panel d’acquéreurs”, observe Carine Reymond à PresseTaux Montpellier. “Ces taux bas ont dynamisé le marché immobilier, avec une hausse du nombre de transactions depuis plusieurs années car beaucoup ont profité de cette aubaine. Aujourd’hui, ce phénomène se ralentit dans les zones moins dynamiques au profit des zones porteuses d’emploi”, constate Magali Zeller à Dijon.
Et c’est bien parti pour durer, pour une raison simple ! Selon Geoffrey Mazouzi (PresseTaux Reims) : “Le marché est reparti dans une bonne dynamique mais qui s’appuie essentiellement sur les conditions du marché. La BCE a donc décidé de repousser ses prévisions à la hausse pour ne pas fragiliser le marché immobilier.”
Benjamin Clément, courtier PresseTaux à Metz, complète : “Les taux bas persistants sont un moteur non négligeable de passage à l’acte pour les acquéreurs. En effet, la peur de la remontée soudaine des taux leur donne, pour beaucoup, le booster nécessaire pour investir sans tarder.” Christophe Lamand (PresseTaux Douai) renchérit : “Effectivement, les taux bas permettent à des emprunteurs de pouvoir accéder à un financement et d’acquérir un bien auquel ils ne pouvaient prétendre avant.”
Si l’on prend l’exemple de Montpellier, les taux bas permettent de “soutenir l’investissement immobilier local qui est un secteur économique très fort dans cette ville”, décrit Carine Pradelles. “Montpellier connaît un fort développement immobilier depuis dix ans tout en faisant face aussi à des niveaux de salaires les plus bas de France. Alors les taux bas favorisent l’accès à la propriété.”
Isabelle Venzal, courtier PresseTaux à Poissy, poursuit : “Le gain procuré par la baisse des taux permet aux acheteurs de prétendre à des logements d’une taille supérieure. En effet, en 2009, à mensualité constante, des acheteurs qui remboursaient environ 1000 euros par mois pouvaient acquérir 10 m² de moins qu’aujourd’hui à Marseille ou Lille, voire même jusqu’à 48 m² de moins à Saint-Étienne.”
Selon une étude récente parue dans Le Figaro Immobilier, cette tendance doit être tempérée pour certaines grandes villes comme Bordeaux, “où le pouvoir d’achat s’est bien détérioré”. En dix ans, avec une même mensualité, on s’offre désormais 14 m² de moins qu’en 2009. C’est pire qu’à Lyon (moins 9 m²), Strasbourg (moins 4 m²) et Rennes (moins 3 m²). Même Paris semble quasiment sage, avec une perte de seulement 2 m² malgré une hausse vertigineuse des prix.