Parmi les courtiers du réseau PresseTaux, beaucoup s’accordent à dire que les taux ne vont pas rester si bas très longtemps. Selon eux, la tendance devrait s’inverser à partir du début de l’année 2017. Et d’ailleurs, certaines banques ont déjà relevé leurs taux de quelques dixièmes.
“Nous devrions connaître une hausse des taux à partir de début 2017”, avance Gregory Willay, courtier PresseTaux à Valenciennes (59). “Les facteurs économiques, comme les obligations assimilables du Trésor (OAT) ou la Banque centrale européenne (BCE), vont dans cette perspective.” Johan Carré, courtier PresseTaux à Cambrai (59), abonde : “Je pense que les taux remonteront particulièrement à partir du second semestre 2017 car le marché de l’immobilier repart assez bien. Maintenant, ce n’est pas une certitude et beaucoup ont annoncé la fin des taux bas pour l’année dernière déjà… Cela dépendra du marché de l’immobilier, à savoir s’il suit cette tendance ou pas.”
Comme le suggère Johan Carré, les prévisions ne sont pas infaillibles. Les sondages politiques en sont un bel exemple, à l’image des récentes élections présidentielles aux États-Unis. Comme le rappelle Christophe Lamand, courtier PresseTaux à Douai (59), il est “difficile de prédire”… Et concernant les taux bas, il entrevoit plutôt “une stagnation”, car “les taux bas bénéficient à la reprise économique de nos pays européens en crise. Et les banques y tirent également leur épingle du jeu car les taux bas multiplient leurs affaires”, précise-t-il.
Pour Cédric Leroy, courtier PresseTaux à Sannois (95) : “Les taux ont atteint leur niveau le plus bas, mais ces conditions ne devraient pas perdurer.” Jean-Philippe Journet, courtier PresseTaux à Caudry (59), prévoit lui-aussi “une tendance à la hausse à partir de janvier 2017”.
Carine Pradelles, courtier PresseTaux à Montpellier (34), apporte une nuance : “Je pense que les taux vont rester bas. Certaines banques vont ajuster leur taux court terme (qui concernent les prêts inférieurs à 10 ans) ou leur long terme, mais de façon marginale. Car elles doivent maintenir une activité de crédit soutenue pour ne pas déstructurer leur bilan.” Et l’actualité peut contrecarrer à tout moment n’importe quelle tendance, comme le sous-entend Carine Pradelles : “Toutefois, l’élection du nouveau président des États-Unis peut avoir des impacts conséquents sur le plan de la finance… À suivre !”
Gregory Willay a d’ailleurs été interviewé à ce sujet par le magazine Capital dans un article publié sur son site. Intitulé “Taux de crédits immobiliers : ils vont remonter cet hiver, merci Trump !”, le journaliste Nicolas Gallant écrivait ceci : “En France, comme ailleurs en Europe, les ménages devraient bientôt être frappés de plein fouet au porte-monnaie, notamment via un durcissement des conditions de taux d’intérêt sur les crédits immobiliers. « En général, il y a en moyenne un délai de deux mois, avant que la remontée des taux d’intérêt des emprunts d’État se répercute sur ceux des crédits immobiliers », rappelle Gregory Willay, qui a toutefois déjà noté une remontée de 0,20 % pour deux établissements bancaires (Caisse d’épargne et CIC) dans le Nord de la France, pour ce mois de novembre.”
Nicolas Gallant conclut son article ainsi : “Gregory Willay juge toutefois que la perspective des élections françaises au printemps prochain pourrait favoriser un mouvement d’attentisme des investisseurs dans l’immobilier, à l’affût de nouvelles mesures fiscales. Un phénomène qui pourrait freiner quelque peu le durcissement des conditions de crédit des banques d’ici-là…”
Tout compte fait, au vu d’une telle actualité politique en ces mois d’élections présidentielles où décidément rien n’est joué d’avance, à l’image de la Primaire écologiste et de la Primaire de la droite et du centre dont les résultats ont déjoué tous les pronostics, il peut être judicieux de ne pas prendre les sondages et les prévisions comme argent comptant… Et cela peut valoir aussi pour les taux bancaires, puisque nombreux étaient ceux qui prévoyaient la fin de leur chute avant le début de l’année 2016 !