Si les taux d’intérêt remontent, cela empêcherait-il par exemple beaucoup de jeunes familles à pouvoir effectuer un premier achat immobilier ? Pas si sûr, selon les courtiers en crédit négocié du réseau PresseTaux.
Une hausse des taux serait “forcément une mauvaise nouvelle pour cette frange de la clientèle, néanmoins le fait de disposer d’un apport reste à mon sens plus déterminant pour les primo-accédants”, introduit Hervé Grain (PresseTaux Anthony). “Je ne crois pas qu’une hausse des taux stopperait les projets de primo-accession”, affirme Sophie-Michèle Guyomard (PresseTaux Reims), qui poursuit : “Lorsque les taux étaient plus élevés, les projets de premiers achats immobiliers restaient persistants. Par contre, le coût des biens n’était pas aussi cher. Cependant, cela reste rentable à l’échelle d’une vie et c’est surtout un projet de vie essentiel.”
“Les primo-accédants, généralement de jeunes actifs en début de carrière, sont parfois à la limite des critères d’endettement. Augmenter le coût du crédit revient à les obliger à emprunter moins ou sur du plus long terme quand cela est possible”, explique Magali Zeller (PresseTaux Dijon). “La baisse des taux avait permis d’accélérer l’accession à la propriété. Leur hausse risque de mettre un frein à ces projets si l’expertise dans le suivi des dossiers n’est pas à la hauteur. Le travail du courtier spécialisé en immobilier, par rapport au banquier plus généraliste, est de veiller à ce que tous les facteurs d’octroi soient maximisés : optimisation du prêt à taux zéro (PTZ), instruction de prêts réglementés permettant l’éligibilité aux APL, choix de garanties plus ou moins onéreuses, qualité de présentation du dossier, etc.”
Si la hausse des taux se confirme, “gageons que des dispositifs spécifiques seront mis en place pour continuer d’encourager la primo-accession”, espère Cédric Leroy (PresseTaux Sannois). “Les taux élevés ne sont pas la problématique numéro un des projets de primo-accession, c’est plutôt l’apport”, analyse Benjamin Clément (PresseTaux Metz). “Si les banques montent un peu les taux mais qu’elles diminuent la demande d’apport, alors les primo-accédants se feront encore plus nombreux.”
En cas de hausse des taux, “la capacité d’emprunt d’un couple serait revue à la baisse du fait d’un endettement trop important”, prévient Isabelle Venzal (PresseTaux Poissy). “Prenons l’exemple d’un prêt bancaire de 200 000 € empruntés sur 25 ans à un taux de 1,80 %, soit une mensualité de 828 € hors assurance. Pour des clients dont le revenu est de 2500 € nets par mois, la mensualité de 828 € respecte le taux d’endettement de 33 % alors qu’elle passerait à 37 % pour une mensualité de 928 € si le taux passait à 2,80 %. Pour retrouver un endettement correct, il faudrait donc réajuster le montant d’emprunt à 180 000 €, soit 20 000 € en deçà.”
Pour Stéphane Fovez (PresseTaux Saint-Etienne), un projet de primo-accession, c’est avant tout “une part importante de la construction d’une famille” : “La constitution d’un patrimoine doit rester une motivation fondamentale pour les primo-accédants. Par ailleurs, dans l’optique de la préparation d’une retraite satisfaisante, quoi de plus rassurant que d’avoir fini de payer le toit que l’on a au-dessus de sa tête ?”