La perspective d’une hausse des taux d’intérêt laisse présager une baisse des prix sur le marché de l’immobilier. Des taux plus élevés impacteront davantage le marché de l’ancien, le neuf étant courtisé par les projets d’investissement locatif bénéficiant d’optimisations fiscales plus avantageuses.
“L’impact premier sera la baisse des prix de l’immobilier”, avance Sophie-Michèle Guyomard (PresseTaux Reims). “Actuellement, il y a plus d’acquéreurs que de vendeurs. Les prix des biens sont surévalués mais dans une mesure moindre qu’en 2013. Nous allons revenir à un marché plus sain et plus raisonnable.” Cédric Leroy (PresseTaux Sannois), précise : “En général, taux d’emprunt et prix de l’immobilier sont intimement liés. Le marché s’autorégule. D’ailleurs, ceux qui ont fait des grosses plus-values immobilières à l’époque n’avaient-ils pas empruntés à des taux d’intérêt élevés ?”
Au sujet des impacts potentiels d’une hausse des taux, “tout dépendra de la hausse à proprement dit parler”, ajoute Benjamin Clément (PresseTaux Metz). “Mais elle risque d’impacter beaucoup plus l’ancien que le neuf qui est plébiscité pour du locatif et donc moins sujet aux augmentations de taux du fait des optimisations fiscales possibles.”
“Sur le marché du neuf, l’impact négatif serait plus limité dans les zones où le prêt à taux zéro subsiste”, précise par ailleurs Hervé Grain (PresseTaux Anthony). “Beaucoup d’analyses indiquent que les prix de l’immobilier ont été soutenus par le fait des taux bas. La remontée des taux pourrait donc avoir un effet négatif sur les prix”, décrit Isabelle Venzal (PresseTaux Poissy).
“Cependant, cela calmerait le marché immobilier qui vient de battre des records, notamment en matière de ventes immobilières en France avec, en 2017, 970 000 ventes dans l’ancien et 1,243 million en tenant compte des logements neufs, soit une croissance de 35 % par rapport à 2014. Selon une étude parue récemment dans le journal Le Monde, cette situation a fait repartir l’inflation des prix immobiliers de 4 % l’an dernier”, explique-t-elle.
“On pourrait estimer qu’une hausse des taux implique une baisse de la demande et par conséquent une baisse des marchés immobiliers”, anticipe Magali Zeller (PresseTaux Dijon). “Mais il semble plutôt que l’amélioration du contexte économique général limite cette baisse mécanique grâce à une amélioration générale des capacités d’emprunt : chômage en baisse, croissance économique, augmentations de salaires liés à l’inflation, etc. Il me paraît bien plus opportun de profiter de taux d’emprunt actuels en dessous ou proches de l’inflation que de compter sur une baisse des prix sur le marché de l’immobilier.”