Les taux bas permettent d’emprunter à moindre coût. Mais si cela s’accompagne d’une augmentation des prix sur le marché de l’immobilier, les acquéreurs sont-ils réellement gagnants à l’arrivée ? Les courtiers du réseau PresseTaux font le point.
La persistance des taux bas reste “une aubaine bien évidemment, mais c’est le prix de l’immobilier qui l’est moins”, cadre ainsi Carine Pradelles, courtier PresseTaux à Montpellier. En effet, pour Cédric Leroy (PresseTaux Sannois), elle est à relativiser car si dans la majorité des villes, “elle a donné du pouvoir d’achat et permis d’acquérir des mètres carrés supplémentaires, l’effet inverse s’est produit dans les villes où les prix ont progressé proportionnellement plus que la baisse des taux. Ainsi à Bordeaux, Lyon, Rennes, Paris ou Strasbourg, on perd quelques mètres carrés de pouvoir d’achat malgré les taux bas.”
Cet effet pervers est confirmé par Geoffrey Mazouzi, courtier PresseTaux à Reims : “Les taux bas entraînent une augmentation des prix alors qu’une augmentation des taux entraînent une baisse des prix car le marché immobilier perd alors de sa fluidité. Ces deux curseurs sont intimement liés.”
“Depuis la crise de 2008, les taux d’intérêt ont considérablement baissé. À l’époque, le taux moyen sur 20 ans dépassait les 5 % !”, rappelle Isabelle Venzal, courtier PresseTaux à Poissy. “Le recul des taux de crédit immobilier a eu pour effet de rendre solvable une partie de la demande, jusque-là exclue du marché, et d’améliorer le pouvoir d’achat immobilier des emprunteurs. Dans les grandes villes françaises, le pouvoir d’achat immobilier reste stable malgré des prix souvent en hausse : une situation principalement due au maintien des taux bas et à l’allongement des durées d’emprunt.”
Il n’empêche que les taux bas représentent tout de même un bel avantage pour les investisseurs : “Je pense que cela reste une aubaine car les acquéreurs voient leur enveloppe financière (notamment travaux) augmenter. L’offre étant toujours supérieure à la demande, si l’on met de côté les biens d’exception, le prix de l’immobilier n’a, pour autant, globalement pas augmenté de manière abusive”, relate Benjamin Clément (PresseTaux Metz).
Hervé Grain, courtier PresseTaux à Antony, renchérit : “La pénurie d’offre du marché immobilier induirait nécessairement des prix élevés, et ce indépendamment de l’évolution des taux d’intérêt. Cela constitue d’autant plus une aubaine pour ceux qui n’auraient pas encore tenté de renégocier leur prêt immobilier…” “La persistance des taux bas reste selon moi un très bel atout pour les particuliers qui peuvent prétendre à une enveloppe de financement plus élevée par rapport à leurs revenus. Des taux bas avec un marché immobilier porteur, ces ingrédients montrent qu’il est temps d’investir !”, complète Magali Zeller (PresseTaux Dijon).
“Grâce à la persistance des taux bas, il y a tout de même beaucoup plus de jeunes primo-accédants qui ont pu réaliser leur acquisition”, constate de son côté Christophe Lamand (PresseTaux Douai). “Le bilan reste bénéfique malgré l’effet pervers que peuvent engendrer des taux bas sur le marché de l’immobilier. De plus, la hausse des prix des biens (ou plutôt le fait que les prix ne baissent plus) et des marges de négociation plus réduites sont aussi des éléments importants que prennent en compte les professionnels de la vente immobilière. Car ils ont déjà connu les effets très négatifs que peuvent susciter un phénomène de bulle immobilière avec des prix qui s’envolent. Ils s’efforcent donc de garder des prix cohérents pour maintenir un marché de l’immobilier le plus sain possible. C’est un juste équilibre qu’il faut trouver et qui semble fonctionner pour le moment.”